Les pratiques langagières des jeunes en formation professionnelle
Les pratiques langagières des jeunes en formation professionnelle
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Date
2020
Authors
REZKI Nesrine
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
Université Chadli Bendjedid-El Tarf
Abstract
Dans le but de décrire les différentes pratiques langagières des jeunes apprenants dans le centre de formation professionnel, « Samii Nouwar » qui se situe dans la ville de Souk-Ahras, nous avons effectué une recherche appuyée sur la méthode quantitative par questionnaire écrit. Nos objectifs se sont focalisés sur la description des répertoires et des pratiques de vingt sujets, d’âge, de régions et de sexes différents et qui suivent tous des formations professionnelles dans les deux langues : arabe standard et français.
Il est notable que les conditions de confinement imposées à cause du problème sanitaire survenu dans le monde entier, nous ont contraintes à changer notre approche méthodologique et de nous réorienter vers le questionnaire qui n’était pas notre choix initial.
Nous avons présenté notre travail sous forme de deux parties, la première est dédiée d’une part à la conceptualisation de ce dernier qui s’inscrit dans les travaux qui s’intéressent à la complexité de la situation sociolinguistique algérienne et à la conceptualisation de la recherche qui aborde des notions telle que le plurilinguisme, le contact de langues et tous les phénomènes qui y sont liés, ainsi que d’autres concepts capitaux comme celui de pratiques langagières, de répertoire verbal et de socialisation langagière.
Les résultats obtenus après l’analyse thématique des réponses des enquêtés confirment notre hypothèse de départ, celle de la diversité de langues dans les pratiques de ces derniers.
L’analyse des répertoires verbaux, à travers les réponses des enquêtés, a dévoilé une grande variété de langues constitutives et qui sont essentiellement l’arabe avec ses deux variétés, arabe dialectal et classique, le français et l’anglais. Cette diversité de langue reflète sans nul doute, le contexte sociolinguistique de la région et du pays.
Cette première analyse des répertoires a également mis la lumière sur les contextes et les moments de socialisation avec les langues, notamment la langue française que certains ont connue dans un cadre familial, d’autres à l’école primaire et une dernière catégorie au lycée. Le retard de socialisation de ces enquêtés avec cette langue peut s’expliquer par leur appartenance à des régions rurales de Souk-Ahras qui Sont difficiles d’accès pour les enseignants de français : c’est la variation diatonique qui intervient à ce niveau dans la diversité de répertoires langagiers.
Par ailleurs, nos enquêtés possèdent des représentations diverses des langues, ils désignent le français comme première langue étrangère et second qui vient après l’arabe en Algérie, la langue associée à la modernité et la civilisation. Malgré leur séparation de l’école, ces locuteurs déclarent pratiquer cette langue régulièrement dans différents contextes, formels et informels. Ils la qualifient de prestigieuse, possédant une place cruciale car c’est la langue de transmission du savoir et d’ouverture sur le monde.