Résilience de la tortue d'eau Mauremys leprosa dans des habitats pollués

Abstract

RESUME Le présent travail, mené durant les mois d’avril et mai 2025 dans la région d’Annaba, a pour objectif d’évaluer la capacité de résilience de la tortue d’eau douce Mauremys leprosa dans des milieux aquatiques fortement dégradés. L’étude cherche à vérifier la résilience de cette espèce autochtone, et sa capacite de persister, voire de se maintenir activement, dans des contextes marqués par la pollution et l’anthropisation. Les observations ont été réalisées sur six sites contrastés de la région (Sidi Salem, Boukhmira, Garaet El Chatt, Ben Amar, Boussedra et Bidari), exposés à différents niveaux de perturbation. L’approche méthodologique s’est appuyée sur des observations visuelles et contextuelles d’indicateurs de pollution (qualité de l’eau, pollution olfactive, déchets solides, rejets liquides, dégradation biologique, anthropisation), associées à des observations comportementales et morphologiques de M. leprosa (abondance, présence de juvéniles, comportements). Une évaluation qualitative des habitats a été couplée à des analyses statistiques de type Spearman, afin de rechercher des corrélations entre les indicateurs de dégradation et la résilience apparente de l’espèce. Les résultats montrent que M. leprosa est présente sur l’ensemble des sites, y compris dans les milieux les plus dégradés, comme Boukhmira ou Bidari. Aucun des indicateurs environnementaux testés n’a montré de corrélation significative avec la résilience moyenne de l’espèce, bien que certaines tendances modérées aient été observées pour les effluents et la modification physique des lits d’eau. Ces observations confirment la remarquable tolérance écologique de M. leprosa, capable de persister, voire de se reproduire, dans des milieux aquatiques fortement anthropisés et altérés. Mots-clés : Mauremys leprosa, résilience écologique, pollution aquatique, zones humides, dégradation anthropique, indicateurs qualitatifs, nord-est algérien ABSTRACT This study, conducted during April and May 2025 in the Annaba region (Algeria), aimed to assess the resilience capacity of the freshwater turtle Mauremys leprosa in highly degraded aquatic environments. The objective was to determine whether this native species is able to persist — and even maintain stable populations — in contexts marked by significant pollution and anthropogenic pressures. Observations were carried out at six contrasting sites in the region (Sidi Salem, Boukhmira, Garaet El Chatt, Ben Amar, Boussedra, and Bidari), each subject to varying degrees of environmental degradation. The methodological approach was based on visual and contextual assessments of pollution indicators (water quality, olfactory nuisances, solid waste, liquid discharges, biological degradation, and anthropisation), combined with morphological and behavioral observations of M. leprosa (abundance, presence of juveniles, and behavior). A qualitative evaluation of the sites was supplemented by Spearman correlation analyses to examine potential relationships between environmental indicators and the species' resilience. The results show that M. leprosa is present across all surveyed sites, including those most degraded such as Boukhmira and Bidari. None of the tested environmental indicators revealed a statistically significant correlation with the species’ average resilience, although moderate trends were observed for effluents and modifications of the waterbed. These findings confirm the remarkable ecological tolerance of M. leprosa, capable of surviving and reproducing in highly disturbed aquatic habitats. Keywords : Mauremys leprosa, ecological resilience, aquatic pollution, wetlands, anthropogenic degradation, qualitative indicators, northeastern Algeria.